La périménopause, votre cerveau et votre santé mentale

Découvrez comment la périménopause peut affecter votre cerveau et votre santé mentale avec Margareta Serfozo, mentore en nutrition intégrative et praticienne en médecine fonctionnelle.

Dans nos articles précédents, nous avons abordé le sujet et expliqué que la périménopause est la phase de transition avant la ménopause; elle survient généralement chez les femmes âgées de 40 à 50 ans. Au cours de cette période, les bouleversements hormonaux peuvent également entraîner des changements importants dans le cerveau, influençant à la fois les fonctions cognitives et la santé mentale. Dans la troisième partie de cette série, nous allons découvrir comment ces bouleversements hormonaux peuvent affecter la santé du cerveau et le bien-être mental et nous parlerons également des stratégies qui permettent de mieux gérer ces difficultés potentielles.

Périménopause + santé mentale

Périménopause et santé mentale

Le risque de dépression majeure et l’augmentation notable des symptômes dépressifs sont deux à trois fois plus élevés pendant la transition vers la ménopause. Les hormones sexuelles comme les œstrogènes et la progestérone interagissent étroitement avec les substances chimiques du cerveau telles que la sérotonine, le GABA (acide γ-aminobutyrique), le glutamate et la dopamine. Les changements des taux d'œstrogènes pendant la périménopause et la ménopause peuvent affecter la façon dont les hormones du stress et la sérotonine sont traitées, entraînant des sautes d’humeur et d’autres problèmes.

La progestérone, bien qu'on en parle moins, joue également un rôle essentiel dans la régulation de l’humeur pendant la périménopause. Son sous-produit, l'alloprégnanolone, calme le cerveau et atténue l’anxiété en affectant les récepteurs GABA(A). La progestérone influence la sérotonine en modifiant les gènes et les protéines qui y sont liés et certaines études préliminaires suggèrent qu’elle protège le cerveau, tout en améliorant la résistance au stress.


Changements dans la fonction cognitive et la structure du cerveau pendant la périménopause et la ménopause

Lors d'une étude récente, des techniques d’imagerie cérébrale avancées ont été utilisées pour examiner le cerveau de 161 femmes âgées de 40 à 65 ans, et se trouvant à différents stades hormonaux : ménopause, périménopause et post-ménopause inclus. L’étude révèle que lors de la ménopause, le cerveau féminin change, et suggère que ces changements incluent des adaptations compensatoires qui aident à maintenir la fonction cérébrale malgré des taux d’œstrogènes plus faibles. Les résultats montrent que le cerveau s’adapte à la baisse des œstrogènes chez les femmes après la ménopause et qu’il revient souvent à des niveaux structurels et fonctionnels équivalents aux taux présents avant la ménopause, bien que cela ne soit pas vrai pour toutes les femmes.

Les femmes en périménopause et en ménopause sont également souvent confrontées à des problèmes de mémoire et à des troubles cognitifs en raison de la baisse du taux d'œstrogènes. Les récepteurs d’œstrogènes, ER-alpha et ER-bêta, situés dans la région limbique du cerveau, jouent un rôle crucial dans la régulation de l'humeur, de la mémoire et du comportement. Les changements hormonaux affectent les fonctions cérébrales, provoquant un déclin cognitif temporaire. La ménopause peut également modifier les zones du cerveau qui traitent les émotions négatives, comme les lobes temporaux limbique et médian, et pourrait donc conduire à des [sautes d’humeur] (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8475932/) et des problèmes de mémoire en raison de la présence de récepteurs d’œstrogènes dans ces régions.


Mieux gérer le stress et les changements cognitifs

Des études montrent que la maîtrise de nouveaux mécanismes d’adaptation comme [la pleine conscience(https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0306453021001517), la respiration, et la thérapie cognitivo-comportementale peut stimuler la résilience au stress. Trouvez ce qui fonctionne pour vous et faites-en une habitude.

D’ailleurs, les études menées sur le traitement hormonal substitutif (THS) consistant à prendre des hormones synthétiques ou des [hormones biodisponibles](https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3131235/#:~:text=BHRT%20Effectiveness,emotional%20lability%20(53%25%20vs.) est en constante évolution.

Une étude récente, menée en 2023, montre que le fait de commencer un traitement hormonal substitutif (THS) peu de temps après l'apparition des symptômes de la ménopause augmente les chances de protection du cerveau. La durée du THS joue également un rôle crucial : les femmes qui ont commencé le THS pendant la ménopause et qui l’ont poursuivi pendant plus de 10 ans présentaient un risque de démence réduit de 26 %.

Comme nous l’avons vu, la périménopause affecte non seulement les ovaires, mais aussi la santé de notre cerveau, ce qui peut entraîner des changements sur le plan cognitif et donc en matière de santé mentale. Consultez un professionnel de la santé dès le début des symptômes pour connaître les risques et les avantages d'un traitement et pour comprendre les possibilités qui s'offrent à vous afin de prendre des décisions informées sur la gestion des symptômes de la périménopause. N’attendez pas que les symptômes ne soient plus gérables; vous pouvez demander conseil même si vous avez encore vos règles de manière régulière.

Avertissement : cet article est destiné à des fins pédagogiques. Les informations ou les commentaires qu'il contient ne représentent pas ou ne remplacent pas les conseils d'un professionnel et ne doivent pas être considérés comme des conseils professionnels ou médicaux émanant d'un professionnel qualifié.

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À propos de l'auteur

Margareta Serfozo

Mentore de Santé Nutritionnelle Intégrative et facilitatrice sur la Santé Mentale corporative

Spécialisée dans la santé et la fertilité des femmes, Margareta a créé The Endearing Project pour soutenir, guider et permettre à ses clientes de suivre leur chemin vers le bien-être via des conseils de style de vie, de comportement et de fertilité.

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